Sortie en France : août 2011
Genre : RPG, FPS, Infiltration
Développeur : Eidos Montreal
Editeur : Square Enix
Prix : 50 € environ
Genèse
Il y a des jeux qui marquent profondément leur génération. A telle point qu'ils entrent dans le panthéon des jeux cultes. Deus Ex, sorti en 2000, est associé au dicton : "à chaque fois qu'on le mentionne, quelqu'un le réinstalle". La série des Deus Ex sont les dignes représentant d'un genre très rare et très difficile à faire, les RPG/FPS/Infiltration. Derrière ce nom barbare ce cache un parfais équilibre entre trois genres qui, au préalable, ne semblent pas forcement bien compatibles. L'exploit réalisé par Deus Ex est de réussir à marier toutes les différentes qualités de ces genres sans en privilégier un en particulier. Deus Ex, a eu une suite, sorti en 2003, qui a un peu déçu son peuple. En effet, le challenge de faire une suite à un tel monument était de taille, et Deus Ex : Invisible War (Deus Ex 2) n'a réussit que partiellement à le relever. Aujourd'hui, je vais vous parler de Deus Ex : Human Revolution (soit Deus Ex 3), qui, sous la direction de Eidos Montreal, va tenter de remettre au goût du jour la licence. Réussite ou échec ?
Pour commencer, l'histoire de Deus Ex : Human Revolution se passe en 2027, soit 25 ans avant les faits de Deus Ex 1. Il s'agit donc d'un prélude (c'est très à la mode en ce moment). On y parle d'augmentations humaines, de conspirations politiques, de puissantes corporations, de terrorisme, de révolution et enfin d’éthique. En effet, le future assez proche que nous dévoile Deus Ex est un futur d'inégalité et de manipulation, comme pourrait l'être un restaurant, avec une jolie en façade mais une arrière boutique sale et insalubre. Vous incarnez Adam Jensen, chef de sécurité de Sarif Industrie, une multinationale spécialisé dans l'augmentation humaine. "Mais qu'est-ce que c'est ?" me direz-vous. Il s'agit de remplacer un organe humain par une prothèse artificielle et plus efficace. Alors qu'au début ces prothèses servaient à soigner les malades, les aveugles, les sourds, les mutilés, elles se sont vite rependues chez les personnes en bonne santé. Pourquoi ne pas changer votre œil gauche pour pouvoir regarder les informations sans avoir de télévision ? Pourquoi ne pas échanger vos jambes pour pouvoir courir plus vite ? Et sans se fatiguer ? Pourquoi ne pas améliorer vos bras pour pouvoir porter des charges plus lourdes ? Ces augmentations ne sont pas accessible à tous, car très chères, mais surtout nécessitant l'ingestion d’Ambroisie, une drogue nécessaire pour éviter le rejet des augmentations par le corps. Ce commerce florissant devient vite la cible des personnes prônant la pureté de l'être humain et qui petit à petit deviennent des extrémistes. La tension entre humain normaux et augmentés s'intensifie. Tout le contexte de Deus Ex tourne autour de ces questions : "Faut-il se faire augmenter ? Est-ce bien ? Est-ce moral ? Est-ce éthique ? Est-ce juste ?".
L’équilibre parfait
Passons au gameplay, comme je l'ai dit précédemment, le jeu mélange trois genres bien différents. Tout d'abord le RPG, vous gagnez de l'expérience et vous pouvez distribuer des points de compétence pour votre avatar. Il y a également un inventaire, ou vous pouvez améliorer vos armes, choisir les types de munitions, etc... Une grande partie du jeu tourne autour des dialogues, qui peuvent vous donner des missions secondaires, des précieux indices ou encore des informations générales. Le jeu est en vue FPS (à la première personne), qui facilite l'immersion, les combats et l'exploration du monde tel que Deus Ex le présente. La partie infiltration se présente sous une forme de jeu à cache-cache avec les gardes ennemis et d'utilisation à bon escient de vos capacités, tout en cherchant des chemins alternatifs pour atteindre votre but. Le piratage de système de sécurité, de porte verrouillé, ou d'ordinateur occupe également une place très importante dans le jeu. D'ailleurs, je tire mon chapeau pour le mini jeu de piratage, qui est, selon moi, le plus réussit à ce jour. Ni trop dur, ni trop facile, et rarement répétitif, ce système est une excellente idée.
Graphiquement, le jeu est beau, avec un style bien particulier. Une identité graphique forte avec cette teinte jaune / or permanente. Peut-être que certains trouveront celle-ci trop envahissante, mais moi j'adore. A la moindre image, je sais que je joue à Deus Ex : Human Revolution, et rien d'autre. Impossible de confondre le jeu avec un autre. L'interface est dans le ton du jeu, intuitif, pratique mais surtout très classe. J'aimerais souligner aussi les doublages en français, qui peuvent déranger un peu au début (la voix d'Adam), mais auxquelles on s'habitue très vite (Je vais quand même me refaire une partie en VOSTFR, juste par acquis de conscience). Puisqu'on parle de la bande son, la musique est d'une qualité exceptionnelle, collant à merveille avec l'ambiance du jeu et pesant de tout son poids dans l'immersion du joueur. Dès les première seconde du menu du jeu, on est kidnappé par cette ambiance, ô combien réussite.
Le jeu ultime ?
Malheureusement, tout n'est pas d'or dans Deus Ex : HR. En effet, j'ai quand même perçu quelques défauts, quelques regrets. J'adore tellement ce jeu que ça m'ennuie presque d'en parler, mais bon, soyons honnête. Tout d'abords, celui qui m'a le plus dérangé, c'est les cinématiques. Il faut se rendre à l'évidence, elles auraient pu être bien plus belles, bien plus réussies. En effet, elles sont très flou... c'est même moche comparé à ce qu'il se fait de nos jours. Ensuite je reproche au jeu une fin pas vraiment géniale. Vu la qualité du voyage, on s'attend à une destination de rêve mais en fait c'est juste sympa, sans plus. Mais, comme dit le proverbe : c'est le voyage qui compte. Ensuite je pense qu'il y a un sérieux manque de choix cruciaux et de leurs conséquences dans le jeu. En effet, le seul réel choix que l'on fait est à la fin du jeu, et celui-ci est assez mal amené par le jeu (vous comprendrez lorsque vous y arriverez). Enfin, un dernier regret, c'est qu'il n'y a pas de localisation des dégâts reçus, comme dans Deux Ex. Ainsi, si vous vous faites toucher, vous perdez des points de vie, et puis c'est tout. Alors que dans Deux Ex 1, si vous vous faites toucher, par exemple, dans les jambes plusieurs fois, vous perdrez en vitesse de déplacement, et parfois pire, vous serez obligé de ramper. Bref, c'est dommage que ce gestion des dégâts avancée ne soit pas implémentée. Mis à part ces quelques petits défauts, ce jeu est une bombe !
Conclusion :
Qu'on soit bien clair : Deus Ex : Human Revolution n'est pas exempt de défauts, mais ceux-ci sont vraiment minimes face à la qualité de l'aventure, de l'immersion et du gameplay proposé. Bien qu'il n'arrive pas a atteindre le niveau mythique de Deus Ex 1, il dépasse nettement celui du 2. Plus qu'un jeu, Deus Ex est porteur d'un message d'anticipation, il vous fait réfléchir sur l'évolution de l'humanité, il vous pose des problématiques qui pourraient bien un jour arriver dans la vie réelle. Du jeu vidéo comme on voit que trop rarement, c'est pour cela que je n’hésite pas à lui mettre la note maximal. J'en redemande...
Note : 5 / 5
En bref : Une grande réussite. Eidos et Square Enix ont tenu leurs promesses. Deus Ex a enfin un petit frère digne de son nom ! A essayer d'urgence !
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